PROCESS
Having to deal with the overwhelming amount of waste generated during production was one of the regular features of my time spent working in the fashion industry in Montréal.
In 2015, I began collecting bags of textile remains and small scrap donations for the purpose of attempting to repurpose this “waste” product. I asked designers and friends to save their offcuts—eventually finding myself lugging bags of scraps around the city.
At first, it was difficult not to choose the fabrics I felt comfortable working with. Engaging with materials, colours, and patterns I would not otherwise have used felt limiting. This challenged my assumptions about aesthetics and pushed me to reconsider their role in my creative process. Adapting to these found fragments took time. Sometimes, I would open a bag, examine its contents, then close it again—returning to it only months later.
It was only through direct contact—touching, arranging, and stitching these remnants—that I began to understand the scraps differently. Donated mostly by friends and fellow designers, these by-products forged connections between us and shaped the narrative of my work in unexpected ways.
This realization opened the door to a deeper, embodied relationship with these textiles. I often referred to them by the name of the person from whom they came: Catherine’s fragments, Valérie’s fabrics, Ariane’s wedding cut outs, Agathe’s kimono…
In caring for these textile pieces, I came to see them as carriers of time, place, meaning—and ultimately, identities of their own.
Devoir composer avec la quantité écrasante de déchets générés pendant la production fait partie des réalités récurrentes de mon expérience dans l’industrie de la mode à Montréal.
En 2015, j’ai commencé à recueillir des sacs de rebuts textiles, de petits sacs de dons de retailles, dans le but de tenter de revaloriser ce produit considéré comme un « déchet ». J’ai demandé à des designers et à des amis de conserver leurs retailles — me retrouvant finalement à trimballer des sacs de chutes un peu partout dans la ville et à devoir les entreposer dans mon appartement.
Au début, il m’était difficile de ne pas choisir les matières avec lesquelles je me sentais à l’aise de travailler. Manipuler des matières, des couleurs et des motifs que je n’aurais autrement pas sélectionnés me semblait contraignant. Cela a remis en question mes présupposés esthétiques et m’a poussée à reconsidérer leur rôle dans mon processus créatif.
M’adapter à ces fragments textiles a pris du temps. Parfois, j’ouvrais un sac, en examinai le contenu, manipulant quelques pièces puis le refermais aussitôt — n’y revenant que plusieurs mois plus tard.
Ce n’est qu’à travers le contact direct — en touchant, en les arrangeant et en cousant ces fragments — que j’ai commencé à percevoir ces retailles autrement. Principalement donnés par des amis et des collègues, ces sous-produits de post-production ont créé des liens entre nous, ce réseau de créateurs, et ont façonné le récit de mon travail de manière inattendue.
Cette prise de conscience a ouvert la voie à une relation plus profonde et incarnée avec ces textiles. Je les appelais souvent par le nom de la personne dont ils provenaient : les fragments de Catherine, les tissus de Valérie, les découpes de mariage d’Ariane, le kimono d’Agathe… En prenant soin de ces pièces textiles, j’en suis venue à les voir comme des porteuses de temps, de lieu et de sens — et, finalement, dotées de leurs propres identités.